L’apparition des noms de domaine a révolutionné le web. Avant eux, il fallait entrer une adresse IP pour accéder à un site internet. Cette adresse IP, composée de chiffres et de points, était difficile à mémoriser et source d’erreurs. Si cette remarque historique peut faire sourire, elle est transposable aujourd’hui aux noms de domaine. Choisir un nom trop long ou trop compliqué peut pénaliser sérieusement un projet.
De plus, un nom de domaine ne doit pas être vu seulement comme un moyen d’accéder à un site internet. Il peut et doit devenir une véritable marque.
Il est conseillé de poser la question du nom de domaine dès le début d’un projet. Le plus prudent est de réserver le nom de domaine pendant la phase de développement. Cette acquisition précoce peut éviter une très mauvaise surprise. La règle est en effet simple : les premiers arrivés sont les premiers servis, même si la juridiction du dépôt de marques peut amortir ce libéralisme dans certains cas.
Cycle de vie et renouvellement des noms de domaine
Un nom de domaine traverse plusieurs périodes au cours de son existence.
A condition qu’il soit disponible, il est tout d’abord réservé. Cette opération est effectuée auprès d’un registar (ou bureau d’enregistrement de nom de domaine en français). Le registar joue le rôle d’intermédiaire entre une entité physique ou morale et le registre de noms de domaine de l’extension visée.
La réservation d’un nom de domaine est effectuée pour une période allant de 1 à 10 années. A la fin de cette période, le titulaire du nom de domaine peut le renouveler.
REGISTRAR-HOLD
Si le nom de domaine n’est pas renouvelé, il entre dans une période appelée « REGISTRAR-HOLD ». Le titulaire du nom de domaine dispose d’une période allant de 0 à 45 jours pour effectuer le renouvellement. Cette phase est gérée par le registar.
REDEMPTIONPERIOD
A la fin de la phase « REGISTRAR-HOLD », le nom de domaine entre en « REDEMPTIONPERIOD ». Cette période est d’une durée de 30 jours. Elle est gérée par le registre de l’extension. Le nom de domaine est restaurable.
A la fin de cette deuxième période, il est impossible de récupérer un nom de domaine!
PENDINGDELETE
La troisième et dernière période est appelée « PENDINGDELETE ». Sa durée est généralement de cinq jours. Le nom de domaine est en cours de suppression. Aucune action n’est possible. A la fin de cette phase, le nom de domaine est libre. Le précédent titulaire n’a aucune priorité d’enregistrement. La règle du premier arrivé, premier servi s’applique désormais.
Les durées des périodes indiquées sont celles observées pour les domaines de premier niveau générique. Les durées ne sont pas les mêmes et variantes pour les domaines de premier niveau national (en anglais country code top-level domain ou ccTLD).
Vérifier la disponibilité d’un nom de domaine
La vérification de la disponibilité d’un nom de domaine peut uniquement être effectuée auprès du gestionnaire du whois de l’extension voulue. Le whois est une base de données publique recensant les noms de domaine enregistrés. Des informations complémentaires y sont accessibles également accessibles : la date d’enregistrement, la date d’expiration ou l’adresse du contact administratif peuvent par exemple être consultées.
La vérification de la disponibilité des noms de domaine avec une extension en .com est effectuée sur le whois de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l’organisme en charge de la gestion les noms de domaines. Ce whois est consultable à l’adresse suivante : https://whois.icann.org/fr.
L’ICANN délègue la gestion des noms de domaine de premier niveau. L’extension .fr est ainsi gérée par l’AFNIC (Association française pour le nommage Internet en coopération). Pour tester la disponibilité d’un nom de domaine avec une extension .fr, il faut par conséquent interroger le whois de l’AFNIC. Cette base de données est consultable à l’adresse suivante : https://www.afnic.fr/fr/produits-et-services/services/whois/.
Les bureaux d’enregistrement comme Amen.fr offrent aussi des outils permettant d’interroger les whois des différents registres de noms de domaine pour indiquer à leurs clients si un nom de domaine est disponible ou non dans différentes extensions. Cela est particulièrement utiles car ils permettent ainsi l’interrogation de plusieurs whois en effectuant une seule requête.
Racheter ou revendre un nom de domaine sur le marché secondaire
Si un nom de domaine est réservé, il existe une chance de pouvoir l’acquérir. Des places de marché permettent en effet de racheter des noms de domaine non disponibles.
Sur ces places, les noms de domaine sont vendus par les titulaires contre des sommes prédéfinies ou lors de mises aux enchères.
Une fois la transaction conclue, une procédure dite de « transfert » permet le changement de propriétaire. Ce transfert s’effectue très simplement. Le titulaire déverrouille le nom de domaine et peut ainsi obtenir un code de transfert. L’acheteur peut avec ce code enregistrer le nom de domaine chez son registar.
Les noms de domaine disponibles sur le marché secondaire peuvent être très onéreux. Ils sont en effet souvent détenus par des domainers. L’activité de ces spéculateurs professionnels est d’acheter, souvent massivement, des noms de domaine à fort potentiel pour ensuite les revendre au prix fort.
Le marché secondaire peut permettre également d’acquérir des sites internet. L’achat comprend alors à la fois le nom de domaine et son contenu.
Si vous êtes titulaire de noms de domaine non utilisés ou que vous avez un site internet à vendre, les places de marché peuvent être une excellente solution pour au moins rembourser les frais engendrés par la réservation du nom de domaine, la production et l’hébergement du contenu.
S’il est possible de traiter directement avec le titulaire d’un nom de domaine, les places de marché sont aussi intéressantes car elles garantissent le bon déroulement des transactions. Les vendeurs sont assurés de recevoir les paiements et les acheteurs d’obtenir les codes autorisant les transferts.
Notons que si le nom de domaine est relatif à une marque ou à un nom déposé, et qu’il n’est pas utilisé avec un vrai site, la justice peut, dans certains cas, forcer la main de son propriétaire pour le rendre à qui de droit.
Dans d’autres cas, il est possible en cas d’abus, de faire appel à l’OMPI (instance mondiale pour les services, les politiques, l’information et la coopération en matière de propriété intellectuelle) pour récupérer un nom de domaine acheté et utilisé par des personnes ou sociétés sans rapport avec la société ou la personne ayant le même nom que le NDD en question.
Réserver un nom de domaine dans plusieurs extensions
Dans la mesure du possible, un nom de domaine doit être acquis pour chacune des extensions « majeures » comme .com, .fr, .info, .org ou .net. Ces réservations multiples sont une protection contre l’utilisation par des tiers d’un nom de domaine.
Mais attention ! Vouloir à tout prix un nom de domaine possédé par quelqu’un d’autre ou vouloir toutes les extensions finit par couter très cher.
Comme la plupart des internautes naviguent sur le web via Google ou les réseaux sociaux et que ces derniers proposent en premier les “vrais” sites, à savoir ceux qui concernent vraiment la société en question, il n’est pas nécessaire dans la plupart des cas de se précipiter sur toutes les extensions disponibles.