Les noms de domaine connaissent depuis 2014 une véritable révolution. Plusieurs centaines de nouvelles extensions de premier niveau ont en effet été approuvées par l’ICANN. C’est une société à but non lucratif qui est en charge notamment de l’administration des noms de domaine de premier niveau.
Ces extensions de premier niveau génériques, abrégés par gTLDs de l’anglais generic top-level domains, sont classés en plusieurs groupes :
- standards (comme le .design),
- géographiques (comme le .paris),
- communautaires (comme le .bzh),
- internationalisés (comme le .中国 ou le .zhongguo)
- celles associées à une marque (comme le.google).
S’il est aujourd’hui difficile de dire si ces nouvelles extensions de nom de domaine connaîtront le succès de leurs aînées tels que le .com ou le .info, elles représentent assurément de belles opportunités pour les sociétés ne trouvant pas leur bonheur sur le premier ou le second marché des extensions historiques.
L’histoire des domaines internet de premier niveau
- Les domaines de premier niveau ont été définis en octobre 1984. Il s’agissait de .com, .edu, .gov, .mil et .org. Le .net a été rapidement ajouté à ce premier groupe. En 1988, à la demande de l’OTAN, le domaine de premier niveau .int est créé.
- Cette même année, l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), est créée.
- En novembre 2000, elle annonce la création de sept nouveaux noms de domaines génériques : .aero, .biz, .coop, .info, .museum, .name et .pro. Ils seront activés entre 2001 et 2004.
- En 2004, la même société approuve la création de nouveaux domaines génériques : .asia, .cat, .jobs, .mobi, .tel et .travel.
- En 2011, elle est contrainte par une commission indépendante d’accepter la création du .xxx, qui avait été rejetée en 2007 par l’autorité de régulation.
Démultiplication des noms de domaines de premier niveau générique
- En juin 2011, l’ICANN décide d’augmenter le nombre de domaines de premier niveau générique. Lorsque ce choix est pris les gTLDs sont alors au nombre de 22.
- Les entreprises et les organisations ont pu présenter leur candidature à l’ICANN en 2012 contre la somme de 185 000 dollars américains. Les noms de domaines pouvaient notamment présenter des caractères d’alphabets non latin comme le chinois ou l’arabe.
- Le premier accord est signé en juillet 2013 avec la société International Domain Registry pour le l’extension .شبكة, ou .shabaka, qui signifie « site » en arabe.
Le lancement des nouvelles extensions de noms de domaine
Une procédure stricte pour le lancement de chacun des nouveaux noms de domaine est mise en place par l’ICANN. Ces derniers traversent plusieurs phases pendant lesquelles plusieurs groupes d’utilisateurs ont accès ou non à l’enregistrement.
Sunrise
Un nouveau nom de domaine générique est accessible tout d’abord lors de la phase Sunrise, ou Sunrise Period en anglais. Elle permet aux marques enregistrées auprès de la Trademark Clearinghouse de déposer un ou plusieurs noms de domaine en relation avec leur marque.
Cette étape est donc destinée à la protection des marques, est obligatoire. Elle est d’une durée minimale de 30 jours pour chaque nouveau nom de domaine. Une marque a besoin d’une seule inscription à la Trademark Clearinghouse pour postuler à n’importe quel nouveau gTLD.
Landrush
Lors du pré-enregistrement prioritaire, tout à chacun peut enregistrer le nom de domaine de son choix. Les candidats sont informés à la fin de cette phase s’ils sont ou non acceptés. Certaines extensions sont en effet à accès restreint.
Un même nom de domaine peut être pré-enregistré plusieurs fois. Dans ce cas, à la fin de la période de Landrush, une enchère est organisée entre les postulants.
La durée généralement constatée est d’une trentaine de jours. La phase de Landrush n’est pas obligatoire.
Disponibilité Générale
Cette phase, en anglais General Availability Period, permet à tout le monde d’enregistrer un nom de domaine, à condition qu’il soit disponible.
Une fois l’achat effectuée, qui est plus exactement une location pour une période définie, le nom de domaine est disponible en temps réel.
Nous retrouvons avec cette période la règle du premier arrivé-premier servi bien connu de tous ceux qui ont déjà réservé un nom de domaine pour une extension historique.
Les sociétés ayant obtenu l’autorisation de gérer un nom de domaine de premier niveau générique sont devenues des bureaux d’enregistrement. Leur fonctionnement est encadré par l’ICANN mais elles peuvent tout de même fixer comme bon leur semble le montant de la réservation d’un nom de domaine.
La disponibilité générale est sans limitation dans le temps.
La Période de Réclamation
Les bureaux d’enregistrement des nouvelles extensions sont obligés par l’ICANN à ce que cette période soit d’une durée minimale de 90 jours. Elle doit débuter au début de la disponibilité générale et doit être distincte de la phase de Sunrise.
Des Règles d’Éligibilité peuvent exister
Certaines nouvelles extensions peuvent être à accès restreint. Par exemple, le .bzh impose aux personnes physiques ou morales de pouvoir justifier une adresse postale dans l’un des cinq départements bretons historiques ou d’utiliser le nom de domaine pour faire la promotion de la culture ou de produits de la région.
Ces règles sont notamment mises en place afin d’éviter de revivre le cybersquatting connus par les gTLDs historiques.
Conclusion
Pour les internautes particuliers, les nouvelles extensions ne sont pas encore entrés dans les habitudes mais les marques ou les sociétés ont tout intérêt à réserver dès à présent leurs noms de domaine afin de ne pas se retrouver contrainte de trouver ou non leur bonheur sur le second marché.
Les sociétés les plus désireuses de disposer du nom de domaine de leur rêve peuvent profiter de la phase Landrush pour assurer, contre finance, leur acquisition.
La situation des nouveaux gTLDs est publié sur le site internet de l’ICANN. Il peut être intéressant de surveiller cette page afin de ne pas manquer une belle opportunité.