ICANN signifie Internet Corporation for Assigned Names and Numbers.
Cette organisation de droit privé à but non lucratif est chargée “d’allouer l’espace des adresses de protocole Internet (IP), d’attribuer les identificateurs de protocole, de gérer le système de nom de domaine de premier niveau pour les codes génériques (gTLD) et les codes nationaux (ccTLD), et d’assurer les fonctions de gestion du système de serveurs racines”.
Concrètement et plus pratiquement, l’ICANN est l’organisme qui relie les adresses IP à des noms de domaine et qui manage la “forme” des noms de domaine. C’est ainsi l’ICANN qui propose et décide de la mise en vigueur et affectation des terminaisons des noms de domaine de premier niveau (tels que .com, .info, etc.).
L’ICANN coordonne donc la gestion technique du DNS pour assurer la “résolution universelle” (“universal resolvability”) et qu’un nom de domaine précis renvoie de partout, de n’importe quel fournisseur vers le même serveur, de sorte que tous les internautes puissent trouver toutes les adresses valables.
Une autre des missions de l’ICANN est de préserver la stabilité opérationnelle d’Internet, de promouvoir la concurrence, d’assurer une représentation globale des communautés Internet, avec une recherche du consensus pour toutes ces tâches.
Pour que cette recherche du consensus soit effective, au sein de l’ICANN, les gouvernements et les organisations de traité international y travaillent en partenariat avec les entreprises, les organisations et les spécialistes de l’internet.
Il est important de comprendre que la préservation de la stabilité avec un principe important d’autoréglementation maximale sont les piliers du travail à l’ICANN.
Au départ, tout ceci était géré par le gouvernement fédéral américain comme l’Internet Assigned Numbers Authority (IANA) et d’autres organismes. Même si c’est une société de droit californien (qui donc est soumise juridiquement au procureur général de Californie et relève en dernière instance du département du Commerce des États-Unis), l’ICANN se veut à présent moins relié aux USA et plus international. L’organisme insiste sur les origines diverses des gens qui y travaillent et en 2015, le gouvernement américain accepte que l’ICANN passe sous contrôle international mais refuse que ce soit sous tutelle de l’ONU. L’ICANN resterait en Californie et le conseil d’administration devrait avoir au moins un représentant de chaque région du monde (Europe, Asie-Pacifique, Amérique Latine, Afrique, Amérique du Nord).
L’ICANN est actuellement gouvernée par un conseil d’administration avec à sa tête un président. Ce conseil d’administration est de 16 personnes issues des différentes composantes de l’ICANN. Un français y figure actuellement, Bruno Lanvin. En dehors de cette organisation administrative, on a coutume de dire que 14 personnes contrôlent Internet à travers l’ICANN.
Cet aspect des choses concerne la sécurité des affectations DNS-Noms de domaine. En cas de destruction accidentelle ou de piratage du système de l’ICANN qui gère la relation DNS-Noms de domaine, la procédure est de reconstruire la base de données à partir d’une sauvegarde. Pour ce faire, il faut donner un code qui est “découpé” en 7 parties, chacune étant détenue par UNE personne clé. Chacun des détenteurs est doublé, au cas où, d’une personne “back-up”, ce qui fait au total 14 personnes clés. On peut réellement parler de “clés” car chacun des 7 possède une vraie clé qui ouvre une sorte de coffre-fort où se trouve une carte qui elle active une machine qui crée une clé de chiffrement permettant de “rebuild” la base de données au cas où. Les personnes “back-up” ont elles un système un peu différent: une carte qui contient un fragment de code dont l’ensemble permet d’accomplir le processus nécessaire. Il se dit qu’une fois par an, ces détenteurs de “clés” doivent envoyer à l’iCANN une photo d’eux-même avec un journal du jour et leur clé.
Le processus qui a déjà été simulé ou réellement exécuté quelques fois, est l’objet d’une véritable cérémonie de plusieurs heures, qui semble un peu théâtralisée d’après ce qu’en disent les spécialistes (voir https://youtu.be/b9j-sfP9GUU, video en anglais)
Chose peu connue, il existe des systèmes alternatifs à l’ICANN, montés par des libertaires ou des gouvernements ou organisations ne voulant pas de la dominance américaine, ces systèmes alternatifs pourraient créer plusieurs internet si ils montent en puissance.