Le jour où l’on commande un serveur informatique peut être particulièrement enthousiasmant. Les webmasters ou administrateurs les plus enjoués et expérimentés peuvent même percevoir cette location comme un superbe cadeau de Noël ! Un serveur est une machine de rêve affichant des performances nettement supérieures à celles d’un ordinateur de bureau.
Nous allons détailler dans les paragraphes suivants comment choisir un serveur afin que la réception du mail annonçant la mise en service soit vécue comme la tant attendue autorisation de déballer un cadeau.
La connaissance de son projet, des différents types d’hébergement et des composants d’un serveur informatique permettent de ne pas être déçu(e) de son cadeau mais surtout de disposer du matériel nécessaire à son activité.
Quel type d’hébergement pour mon projet ?
Sommaire
Les hébergeurs proposent aujourd’hui trois grandes solutions pour héberger un site web ou une application : les hébergements mutualisés, les serveurs dédiés et les serveurs virtuels, qui peuvent être dans le cloud.
Hébergement mutualisé
La souscription d’un hébergement mutualisé correspond à la location partagée avec d’autres utilisateur d’un serveur physique. L’espace alloué ainsi que la puissance sont fixés par l’hébergeur. Si cette solution offre des performances limitées, elle est la moins chère du marché.
L’hébergement mutualisé est conseillé pour les sites statiques ou même dynamiques s’ils sont peu gourmands en espace disque et en puissance de calcul.
Un blog ou un e-commerce en phase de lancement et dont on sait que l’acquisition de visiteurs sera longue et difficile peut également débuter avec ce type d’hébergement. Une migration vers une machine plus puissante sera nécessaire lorsque le succès sera au rendez-vous. Ce changement d’hébergement n’est d’ailleurs pas à voir comme un problème mais comme le résultat d’un travail de qualité ! Cette adaptation permet de réaliser des économies qui ne sont jamais de trop au lancement d’un site ou d’une application !
Attention, il est possible que votre projet, bien que peu gourmand en ressources, ait besoin de logiciels spécifiques. Il est impossible de modifier la configuration ou d’installer des logiciels sur un hébergement mutualisé. Une vérification des composants nécessaires au fonctionnement de son site ou de son application est indispensable avant la commande.
Serveur Dédié
La location d’un serveur dédié correspond à la location d’une machine physique. L’utilisateur dispose ainsi de toutes les ressources du serveur.
Le coût de cet hébergement est par conséquent plus élevé qu’un hébergement mutualisé. De plus, le locataire est en charge de l’installation et de la maintenance des logiciels contrairement au mutualisé.
Il est cependant possible d’opter pour une solution clé en main ou de faire appel aux services des équipes techniques de l’hébergeur pour mettre en place l’environnement et assurer les opérations de maintenance. Ce type de location est connu sous le nom de serveur dédié infogéré.
Les serveurs dédiés sont destinés aux sites web exigeants en ressources et/ou nécessitant des logiciels spécifiques.
Plusieurs serveurs dédiés peuvent être loués pour faire fonctionner un seul et même site particulièrement consommateur en ressources. Un serveur peut par exemple être dédié à la base de données et un autre en charge d’exécuter les scripts et de transmettre les fichiers statiques.
Serveur virtuel ou serveur dans le cloud
La location d’un serveur virtuel correspond à la location d’une machine virtuelle sur un serveur informatique partagée avec d’autres utilisateurs. La location d’un serveur dans le cloud correspond quant à elle à la location d’une machine virtuelle dont les ressources sont situées sur un réseau de machines. L’utilisateur doit comme pour le serveur dédié assurer l’installation et la maintenance de ses logiciels. Des solutions infogérées existent également pour ce type d’offre.
Les progrès de la virtualisation, grâce au développement des processeurs multi-cœurs, font de ce type d’hébergement une alternative sérieuse au serveur dédié. Le prix de la location d’un serveur virtuel est en effet inférieur à celui d’un serveur dédié du fait du partage des ressources entre plusieurs utilisateurs. Autre avantage et pas des moindres : les hébergeurs permettent généralement de modifier en temps réel les ressources allouées à sa machine virtuelle. Cet ajustement permet de maîtriser son budget tout en garantissant la disponibilité de son site internet ou de son application lors d’une augmentation du trafic.
Choisir les Composants d’un Serveur Informatique
Les hébergeurs proposent aujourd’hui pléthores de serveurs mutualisés, dédiés ou virtualisés. L’utilisateur peut même configurer sa future machine en sélectionnant les composants.
Si le choix du type d’hébergement est relativement simple à effectuer. Les choix des composants du serveur peuvent s’avérer être plus complexes. L’analyse de ses besoins mais aussi la maîtrise de son budget sont les deux facteurs clés.
Le Processeur
Le processeur est le cerveau du serveur informatique. Il est en charge de réaliser les calculs et de transmettre les résultats. L’autre nom de ce composant à savoir unité centrale de traitement (UCT) ou en anglais central processing unit (CPU) illustre mieux sa fonction.
La grande révolution des processeurs a eu lieu ces dernières années avec la sortie des modèles multi-cores, ou multi-cœurs en français. Cette technologie permet à un même processeur d’effectuer plusieurs tâches en même temps.
Les processeurs sont dotés de caches. Ils sont en charge de conserver les instructions suivantes et les résultats des calculs effectués par le processeur.
Une caractéristique importante d’un processeur est sa fréquence. Elle est exprimée en GHz. Elle indique le nombre d’opérations effectuées en une seconde. Un processeur cadencé à 4 GHz effectue 4 milliards d’opérations à la seconde. La fréquence peut aujourd’hui être une fausse amie dans le choix d’un processeur : un modèle double-core cadencé à 2 GHz effectuera plus d’opérations à la seconde qu’un processeur simple-core cadencé à 3 GHz. Pour que cette affirmation soit vraie, le logiciel doit permettre l’exécution d’opérations en parallèle.
Si vous hésitez entre deux serveurs et que le processeur est l’élément pouvant influencer votre décision, il est vivement conseillé de ne pas s’arrêter à la lecture des caractéristiques techniques. La consultation de benchmarks, des programmes d’évaluation des performances, permet de comparer les performances de deux processeurs. Pour trouver ces tests, il suffit d’effectuer simplement une recherche en associant benchmark aux noms des processeurs.
La RAM, ou Mémoire Vive
La RAM, de l’anglais Random Access Memory, ou mémoire vive est une zone de stockage temporaire des données. Elle permet au processeur d’accéder très rapidement aux données à traiter. Plus la capacité en mémoire vive est importante, moins le processeur a besoin d’aller chercher des données sur le disque dur. Les calculs sont ainsi effectués plus rapidement.
Le Disque Dur
Le disque dur a la charge à la fois de stocker le système d’exploitation, les logiciels et les données des sites et des applications.
Trois critères essentiels permettent de sélectionner un disque dur : sa capacité, ses performances en vitesse de lecture/écriture et sa fiabilité.
Les hébergeurs proposent différents types de disque dur. Le disque dur SATA permet de stocker un volume important de données à moindre frais, le disque dur SAS est très fiable et permet donc de stocker des données sensibles, les disques dur SSD – 50 fois plus rapides que les meilleurs de leurs homologues – permettent un accès rapide aux données.
La meilleure solution est aujourd’hui de concevoir des serveurs en combinant ces différents disques durs. Les SSD sont ainsi par exemple utilisés pour stocker des fichiers multimédias devant être transmis rapidement aux visiteurs. Quant aux SAS, plus lents mais plus fiables, ils sont utilisés pour stocker des données sensibles sur les utilisateurs.
Les hébergeurs proposent pour certaines de leurs offres une combinaison de ces différents types de disques dur.
Le Raid
RAID, de l’anglais Redundant Array of Inexpensive Disks, est une technologie permettant la mise en place d’une seule unité de stockage à partir de plusieurs disques durs.
Cet assemblage a pour objectif d’offrir de meilleures performances en capacité, en vitesse ou de mettre en place un système fiable de sauvegarde temps réel.
Les différentes configurations de RAID sont appelées niveaux. La liste suivante présente les niveaux les plus utilisés.
RAID 0 (stripping) : La capacité totale est l’addition de tous les disques RAID. Aucune redondance n’est mise en place. La capacité et la vitesse sont maximales. La défaillance d’un disque dur entraîne la perte des données stockées dessus.
RAID 1 (mirroring) : Les données sont écrites sur chaque membre du RAID. La capacité est égale à celle d’un membre du groupe RAID.
RAID 5 (disk array with block-interleaved distributed parity) : Les données sont écrites sur chaque disque du RAID. Les informations de parité, permettant la reconstitution d’un disque RAID défectueux, sont écrites une seule fois. La capacité totale est égale à celles de tous les membres moins la capacité d’un disque. Si deux disques tombent en panne simultanément, les données sont perdues.
RAID 6 (disk array with block-interleaved distributed parity) : Les données sont écrites sur chaque membre du RAID. Les informations de parité sont écrites deux fois sur deux disques différents. La vitesse d’écriture est moins performante qu’avec RAID5 mais la fiabilité est améliorée. Il faut au moins quatre disques durs pour mettre en place RAID6.
RAID 10 ou RAID1+0 (stripping + mirroring): Une série de disques RAID sur plusieurs niveaux est créée. Les données sont écrites et entrelacées sur chaque niveau. Cette redondance double réduit la vitesse d’écriture mais offre une tolérance très élevée aux pannes.
La Vitesse du Port de Réseau
La vitesse du port de réseau détermine la vitesse à laquelle les informations sont transmises depuis le serveur.
Un site ou une application reposant sur de nombreux fichiers multimédias, comme des vidéos, aura besoin d’une vitesse du port de réseau élevée.
La Bande Passante ou Trafic disponible
La bande passante, souvent exprimée en To, détermine le volume de données qu’un serveur informatique pourra transmettre pendant une période définie, qui est généralement la période de facturation.
Plus les fichiers à transmettre sont lourds, plus la bande passante devra être importante.
Les Services Proposés
Lorsque l’on souhaite louer un serveur ou un hébergement, il faut également être attentif aux services proposés par l’hébergeur.
Les systèmes d’exploitation disponibles, l’espace de sauvegarde, le service de support, la possibilité de créer un certificat SSL ou encore le panneau d’administration du serveur sont des éléments à prendre en compte.
Le Prix
Le prix de la location est un élément clé dans la sélection d’un serveur informatique ou d’un hébergement. Pensez à intégrer à vos calculs, les frais annexes comme la mise en service du serveur, le coût de l’enregistrement d’un nom de domaine, les frais éventuels de logiciels, le prix d’un certificat SSL, …
Conclusion
Comme les enfants à Noël, les webmasters rêvent de disposer du serveur le plus puissant possible. Le budget est malheureusement souvent une contrainte et oblige à faire des concessions.
Il ne faut pas se morfondre et au contraire essayer de tirer le maximum du matériel dont on dispose. L’optimisation d’un site web ou d’une application est essentielle. L’utilisation par exemple de systèmes de cache peut permettre d’économiser les ressources d’un hébergement mutualisé ou d’un serveur dédié/virtuel.