Deux des systèmes d’exploitation les plus utilisés pour faire fonctionner un serveur web ont été mis à jour en 2016 Tout d’abord, Ubuntu 16.04 LTS est sortie le 21 avril 2016 puis la version finale de Windows Server 2016 le 5 octobre 2016.
Les Nouveautés de Windows Server 2016
Windows Server 2016 est un système d’exploitation de la famille Windows NT. Il est destiné, comme son nom l’indique, aux serveurs d’entreprises. Pour cette version, Microsoft a orienté son travail vers l’amélioration de la virtualisation, l’introduction des containers et l’intégration Cloud.
Windows Server 2016 prend en charge les containers Docker, qu’ils soient administrés depuis le serveur Microsoft, avec PowerShell ou depuis le client Docker pour Windows.
Les Hyper-V Containers sont une autre nouveauté. Ces containers embarquent leur propre noyau de Windows. Ils peuvent être gérés avec les solutions Dockers. Windows Server 2016 offre la possibilité de gérer les accès à des volumes de stockage partagés sur différents containers.
Windows introduit également Nano Server. L’installation de Windows Server dans ce « mode » permet d’alléger théoriquement jusqu’à 25 fois l’empreinte du système d’exploitation sur les performances matérielles. Cette implémentation de Windows Server est si minimaliste que la configuration de commandes est uniquement possible en ligne. De plus, le bureau à distance, la fenêtre de logon, le support des applications 32 bit et le déploiement MSI ne sont pas implémentés avec Nano. Cette installation « minimaliste » peut permettre à l’administrateur de déployer des architectures de micro-services. La possibilité d’utiliser Azure Service Fabric facilite de telles conceptions. L’administration de Nano Server s’effectue avec WMI (Windows Management Instrumentation) et PowerShell.
La sécurité de Windows Server 2016 est assurée par la virtualisation. La fonctionnalité Credential Guard permet de stocker les informations sensibles dans un espace virtuel isolé. Seuls les administrateurs peuvent accéder à cet espace. Shielded VM est autre une nouveauté. Elle permet de démarrer les machines virtuelles de manière sécurisée et aussi de protéger les données par chiffrement. La sécurisation des VMs est également assurée avec Device Guard, qui permet de définir quel code applicatif a le droit d’être exécuté.
Windows Defender est pour la première fois intégré à Windows Server. Ce service de protection contre les logiciels malveillants bénéficie notamment de mises à jour régulières via Windows Update. Il est intégré à PowerShell.
Toujours dans le domaine de la sécurité, de nouvelles fonctionnalités ont été ajoutées à Active Directory. Elles permettent aux administrateurs de définir encore plus précisément les privilèges des comptes utilisateurs.
Les Nouveautés d’Ubuntu 16.04
La version 16.04 d’Ubuntu va bénéficier d’un support à long terme (LTS) jusqu’en avril 2021. Elle a été intitulée Xerus, qui se traduit en français par « Accueillant ». Cette version est basée sur le noyau Linux series 4.4.
La grande nouveauté de Xerus est l’introduction d’un nouveau type de paquets, le snap. Si la 16.04 supporte toujours les paquets .deb, les administrateurs vont sans nul doute grandement apprécié les .snap. Ces paquets permettent en effet d’installer de nouveaux logiciels sans pour autant effectuer les mises à jour des dépendances, qui peuvent être à l’origine de conflits critiques quand elles affectent le noyau. Cette nouveauté est possible grâce à l’autonomie des .snap. Ces paquets embarquent en effet leurs propres dépendances.
Une autre nouveauté d’Ubuntu 16.04 est le support officiel du système de fichiers ZFS avec notamment le contrôle permanent d’intégrité, la compression des données ou encore le clonage des données. Cette version supporte également le système de fichiers CephFS.
Canonical, en charge du développement d’Ubuntu, propose avec cette version l’hyperviseur LXD. Entièrement dédié à la gestion de conteneurs logiciels , LXD affiche de meilleures performances que la virtualisation classique. Cet hyperviseur de type 1 bien que fonctionnant directement sur la machine (bare metal) est plus performant qu’une machine virtuelle.
Les développeurs web travailleront entre autres sur Xerus avec PHP 7.0, MySQL 5.7 et Python 3.5 series.
Un avenir radieux pour les Containers
Les nouvelles versions d’Ubuntu et de Windows Server ont été développées avec un objectif commun : optimiser les performances des serveurs tout en garantissant une sécurité optimale. Si les distributions Linux supportaient déjà les conteneurs logiciels, le pas franchis dans ce sens par Microsoft avec Windows Server 2016 peut être vu comme un tournant historique. De nombreux développeurs, issus du monde open source, voient ainsi leur prédiction se réaliser.
La configuration Nano de Windows Server 2016 est également une innovation notable. Les hébergeurs peuvent avec cette installation proposer des serveurs virtuels toujours plus performants et les grandes entreprises bénéficieront de plus de souplesse pour leur service dans le cloud.